mercredi 19 mars 2008

EXTRAITS PRAGMA : Les loups mangeurs de baleines - De Mohamed Lasmer

EXTRAITS PRAGMA : Les loups mangeurs de baleines
De Mohamed Lasmer

Les loups géants vivaient au cœur d’une forêt qui longeait la mer. Ils avaient pour nourriture des fruits géants et le résultat des naufrages accidentels ou qu’ils provoquaient. Quand il n’y avait plus rien à manger sur terre, ils allaient pêcher.Pas très bons pêcheurs, ils se postaient sur la falaise et, dès qu’ils apercevaient une proie dont la taille était conséquente, ils donnaient l’alerte aux autres. Ils passaient par-là des orques, cachalots et autres crétacés. Quelques îles disséminées leur permettaient de rameuter leurs proies vers un détroit. Où plusieurs d’entre eux suffisait à les neutraliser puis à la ramener sur la plage. Ils avaient recueilli une jeune fille, à qui ils faisaient peur. Dès qu’elle pouvait, elle s’enfuyait. Mais bientôt ils la rattrapèrent. Ils lui ramenaient des restes de poisson ou de fruit. Les deux premières années, elle eut du mal à s’y faire. Puis petit à petit elle alla à la pêche et la chasse avec eux. Les animaux étaient trop petits pour les loups mais pas pour elle.Elle se mit à chasser, biches, cerfs, chevreuils…Elle commença à prendre goût à l’abordage des bateaux. Montant sur la tête du grand loup bleu. Il nageait le museau à l’air. Elle était à califourchon entre ses oreilles. Elle s’agrippait tant bien que mal à sa crinière complètement trempée par les vagues qui venaient s’échouer sur eux. Elle suivait toutes les manœuvres. C’était toujours le grand loup bleu qui donnait le signe de l’assaut.Trois d’entre eux faisaient vaciller le bateau jusqu'à ce qu’il coule. Puis deux autres venaient les aider pour le porter jusqu’au rivage. Enfin arrivés aux rivages, ils dévoraient tout ce qui pouvait l’être en déchiquetant la coque. Puis la mer se chargeait de nettoyer tout ce qu’il restait. Elle commença à les apprivoiser. Leur montrant ce qu’elle savait de là où elle venait.- Mon nom est Kadëne, leur dit-elle un soir.Les longues nuits froides, elle se blottissait contre la fourrure du grand bleu qu’elle domestiqua lentement, en faisant toujours attention de ne pas se faire écraser.Le grand loup rouge n’avait pas que des vues pacifiques à son égard. Plusieurs fois, il essaya de la dévorer. Mais il fut toujours arrêté au dernier moment par les autres louves de la meute. Un jours pourtant il réussit dans un grands moment de calme à la blesser en la griffant. Il se mit à saigner. Elle se mit à hurler et tous les loups se mirent hurler en même temps, sans avoir ce qu’il se passait. Les louves, les premières, se rendirent compte de ce qu’il se passait et vinrent protéger rapidement la petite. Alors que loup rouge grognait, le grand loup bleu arriva. D’un hurlement effrayant, il fit reculer tout le monde. Il s’approcha de la petite. Baissa son museau et se mit à lécher son sang jusqu’à que celui s’arrêta de couler. Le sang avait finit de couler et la plaie se cicatrisa rapidement. Le grand loup bleu se tourna vers le loup rouge avec un air tellement méchant et ses crocs visibles que l’autre partit la queue entre les jambes. Essayant de se réconcilier avec elle, le loup rouge profita d’un moment d’assoupissement pour caresser la fille avec son museau. Elle se réveilla, après un moment de stupeur. Il vit dans ses yeux une demande de pardon. Elle fut attendrit par ce geste et l’embrasser entre les yeux. Et là, à la stupéfaction générale, il se transforma en loup normal. Elle recommença avec celui d’à coté, même chose. Toutes les louves et les loups s’approchèrent à leur tour pour se faire embrasser par la créature. Tous furent changés. Sauf le grand loup bleu qui ne se résigna pas à changer. Elle s’approcha de lui les yeux en larmes ne le suppliant.La meute les entoura. Il était désormais le dernier des loups géants. Ils le regardèrent tous, inquiets. Puis lentement, infiniment lentement, il baissa sa tête jusqu’au visage de la petite créature. Celle-ci l’embrassa. Il ne se transforma pas. Elle recommença plusieurs fois avec frénésie entre les yeux pour être sûre. Mais rien ne se passa.- Tu as bu de mon sang. Cela doit t’immuniser contre mon baiser. Je suis triste car te voilà seul.Certains revenaient déjà, indiquant qu’ils avaient trouvé des passages entre les gorges qui leur servaient de prison.Aussitôt ils se mirent tous en route vers de nouveaux territoires. Kadëne se retourna face au grand loup bleu.- Je dois te laisser. Je vais rejoindre les miens et le cours de ma vie. Je ne t’oublierais jamais. Je te fais le serment, désormais, de protéger tous les loups que je pourrais. Elle l’embrassa à nouveau puis couru rejoindre la meute.Kadëne les accompagna jusqu’à ce qu’elle trouve le début d’un sentier. Elle les laissa partir en pleurant à chaudes larmes et se mit à courir en direction du village qui s’annonçait au loin."

lundi 11 février 2008

CONTES PHILOSOPHIQUES : EXTRAITS "PRAGMA" : La victoire d’Oursa

CONTES PHILOSOPHIQUES : EXTRAITS PRAGMA : La victoire d’Oursa

La victoire d’Oursa
C'est l'histoire Oursa, une grande ourse brune.
Elle grandit dans la forêt avec le clan des grands Ours du Nord.
Elle devint immense et elle imposa le respect à tous.
A l’âge adulte, elle devint méconnaissable.
Dès qu’elle échouait à ramener de la nourriture ou à déplacer un arbuste, elle allait se cacher dans les bois, pendant plus d’une demi-journée en se morfondant.
Elle ne revenait qu’à la tombée de la nuit.
En disant qu’elle n’y arrivera jamais. Que ce n’est pas la première fois.
Que tout ce qu’elle faisait était un échec, elle pleurait auprès des ses congénères qui essayaient de la consoler.
Elle répétait à tout le monde qu’il n’y avait plus de nourriture pour elle, qu’elle allait mourir de faim, que la nature toute entière lui en voulait.
On lui répétait pourtant que la veille elle avait réussi à trouver de la nourriture.
Que toutes ces dernières années, elle s’était très bien débrouillée.
Mais voilà elle leur dit que maintenant c’était fini.
Qu’elle n’y arrivera plus.
La preuve c’est qu’elle n’avait pas réussi à trouver de quoi se nourrir pour la journée.Le lendemain, ils l’emmenèrent à la pêche.
C’était un torrent fougueux qui s’élargissait au pied de la forêt.
Oursa se précipita dans l’eau et en ressortit de beaux saumons.
Elle en attrapa pour plusieurs jours.
Les autres la voyant ainsi faire se réjouirent pour elle.
Ils lui crièrent « bravo Oursa, tu vois la malédiction s’est envolée. »
Elle leur répondit que ce devait être eux qui assommaient les poissons pour qu’ils soient si faciles à attraper. Ils la regardèrent désespérés.
Le soir, lors du regroupement un ourson attira l’attention sur lui.
La tribu l’encercla pour le voir batifoler.
Personne ne lui demanda de se joindre à eux.
Elle leur demanda pourquoi ils l’évitaient.
Mais personne ne lui répondit. Alors lui revint l’idée qu’ils voulaient la chasser du clan.
Certains dessinaient sur le sol des chemins et des rivières.
Elle prit cela pour un plan de malfaisants.
Elle recula dans son coin et y resta toute la nuit seule.
Le lendemain le clan lui proposa de venir avec eux pour la chasse.
Elle eut peur mais les accompagna.
Elle se tenait légèrement en recul pendant la marche.
Subitement elle vit la rivière et s’enfuit à toutes enjambées en pensant que c’était là qu’ils voulaient la perdre.
Elle ne réapparut que quelques jours après.
Après les avoir longuement guettés du haut de la montagne.
Un matin, le grand ours brun vint au cœur du clan en criant.
Il n’y a plus de poissons, il n’y a plus de poissons.
Tous se regroupèrent au centre, inquiets.
- Mais comment cela se fait-il, lui demandèrent-ils ?
Ils se regardèrent tous les uns les autres, anxieux.
Oursa arriva en trombe au milieu d’eux.
Elle leur dit : C’est de ma faute je suis allée pêcher hier et j’ai du empoisonnée tout le torrent. »
Ils retournèrent vers elle, sans un mot, puis retournèrent à leur préoccupation à trouver d’autres moyens de subsistance.
Oursa, ne comprit pas leurs réactions et s’en alla sur la pointe des pieds, confuse mais convaincue.
Il ne faut plus que j’y aille avant longtemps. se dit-elle !!
Tout ceci est de ma faute et je ne leur veux pas de mal.
Les discussions au sein du clan durèrent toute la nuit.
La réaction d’Oursa les avait fortement peinés.
Ils décidèrent de faire quelque chose pour Oursa.
Ils ne voulaient pas avoir plus de soucis que la nature elle-même ne leur en distribuait chaque jour.
Ils décidèrent d’un plan.
Ils creusèrent un immense trou, trois fois plus grand qu’Oursa.
Ils la déposèrent délicatement pendant son sommeil.
Ils mirent soigneusement auprès d’elle nourriture et eau.
A son réveil, elle s’aperçut avec effroi qu’ils l’avaient emprisonnée.
Elle se dit qu’elle avait eu raison de se méfier d’eux.
Et maintenant voilà ils voulaient la faire périr au fond de son cachot.
Elle se mit à hurler et à brailler des horreurs sur eux.
Mais rien n’y fit, personne ne vint la sortir de là.
Chaque nuit, un ours du clan se relaya pour lui déposer eau et nourriture pendant son sommeil.
Le troisième jour, elle se réveilla en pleine crise.
Elle venait de faire un cauchemar. Ou plutôt de revivre un effroyable souvenir de son enfance.
Elle était tombée toute petite dans un tronc d'arbre creux après avoir pris une ruche pleine de miel.
Elle était restée là, coincée pendant deux longues journées.
Ne pouvant plus bouger et avec sa ruche pleine de miel coincée encore dans sa gueule.
Mais voila, les abeilles furieuses lui avaient fait un enfer durant ces deux interminables journées.
Nuit et jour les abeilles la piquèrent.
Souffrant le martyre et se sentant complètement abandonnée, elle hurlait mais personne ne l’entendait.
Elle faillit mourir si d'autres ourses n'étaient pas venues la secourir.
Elle se disait que ce ne sera que la deuxième fois qu’ils l’abandonnent.
Puis toute la journée elle tourna en rond avec cette image de tronc d’arbre.
Elle se dit que maintenant elle ne pourrait plus être piégée par aucun tronc d’arbre ni abeille.
Elle regarda à nouveau les parois du trou.
Elle s’aperçut que de nombreuses racines étaient à nu.
Elle hésita à grimper en se disant qu’elle serait trop lourde et se fracasserait les vertèbres en retombant.
Elle pensa aux membres du clan qui devaient être à la chasse ou à la cueillette.
Elle regarda le fond de son trou et se dit qu’il valait mieux tenter de sortir de cette boue plutôt que leur en vouloir.
Elle s’agrippa tant bien que mal, chuta plusieurs fois mais réussit chaque fois à aller plus haut.
Et enfin une de ses grosses pattes toucha le sol ferme.
Elle chercha à tâtons de quoi s’accrocher et elle trouva une racine d’arbre qui sortait du sol.
Elle mit toute sa force dans cette prise et réussit à tirer son corps de ce trou qui la regardait comme un oeil avide.
Dans un râle de rage elle s’écroula quelque instant pour se reposer.
Et là elle vit tout le clan qui la regardait avec bienveillance.
Elle eut d’abord un mouvement de recul.
Puis elle comprit que depuis tout ce temps ils étaient constamment là pour l’aider.
Elle se releva gênée et reconnaissante et alla les rejoindre.
Depuis ce jour là, Oursa ne fit plus parler d’elle autrement que par l’amour et l’attention qu’elle donna aux petits oursons et oursonnes du groupe.

vendredi 8 février 2008

Mo du Monde

Venez, car vous vous remplirez de bonnes choses...
Venez, vous entendrez le conte de la vie qui se perpétue
Venez, déposer votre contribution à la complexe douceur du monde...
Et repartez, repartez vite
Apprendre et réapprendre pour revenir plus plein
Plus avide de donner et de prendre
Bye
Mo du Monde

Mohamed Lasmer
mlasmer@ifrance.com